mercredi 15 décembre 2010

La Rouge Flamande, l’atout fertilité

En laitière spécialisée affirmée, la Rouge Flamande est capable d’exprimer des performances d’excellent niveau. Elle ne peut cependant rivaliser en productivité avec les races disposant d’effectifs nettement plus enviables.

Son intérêt se situe donc ailleurs, ses éleveurs majoritairement détenteurs d’autres races, ne manquant jamais de dire toute la satisfaction que leur procure leur race régionale. Qualités d’élevage, richesse du lait et fertilité font partie des atouts les plus régulièrement avancés. Une récente étude vient de confirmer la validité de ces arguments constitutifs d’une vraie cohérence économique.

Pour une autre logique d’utilisation


Réalisée dans 21 troupeaux comptant de 5 à 50 vaches Rouges Flamandes, l’étude technico-économique (A-S. DELASSUS – ENSA Angers 2010) a mis en évidence un très bon compromis entre productivité et facilité d’utilisation.

Da la comparaison des cheptels composés de 100 % de Rouge Flamande avec ceux de moins de 20 %, il ressort une production inférieure de 2615 kg sur 305 jours, en partie compensée par un gain de 4.5 % de taux utiles.

Si ce déficit productif est avec le manque de précocité le principal reproche fait à la race, les éleveurs apprécient beaucoup la souplesse apportée par une résistance aux mammites et surtout une fertilité incomparable :

Troupeaux










100% Rouges Flamandes
- 20% Rouges Flamandes
IVV
391
424
VIF
125
136
Réussite IA1
56
40
IAT/IAP
1.75
2.11

Un prix du lait supérieur, une rusticité réduisant les frais vétérinaires, un tassé de viande très spécifique donnant des animaux de poids malgré un gabarit moindre, contribuent également à la bonne réponse économique de la race :

Troupeaux










100% Rouges Flamandes
- 20% Rouges Flamandes
Prix du lait
361
321
Prix des veaux
123
92
Produits
455
399
Coût alimentaire
106
129
Marge brute
253
212









Moyenne de race (lact.corrigées) : 6496 – 40.8 – 33.6 en 321 jours


Un avenir génétique assuré


Avec une base de sélection de race locale réduite à 800 vaches contrôlées et 5500 IA totales, on pourrait craindre une fragilité génétique interdisant à la race de s’inscrire dans la durée. Il n’en est rien car les décideurs du schéma de sélection ont toujours veillé au maintien d’une variabilité génétique maximale.

Elle s’illustre par la gestion d’une dizaine de familles génétiques dans lesquelles se répartissent la centaine de taureaux d’IA disponibles, testés ou non.

Annuellement, la sélection des mères à taureaux concerne une trentaine de vaches d’élite de 20 élevages et une liste de 15 à 17 taureaux dont la moitié de testés est proposée aux éleveurs

L’Union Rouge Flamande forte de son partenariat avec le CIA Gènes Diffusion se lancera prochainement dans un projet génomique.


La Rouge Flamande, pour les vendeurs directs

Comme tous les fromages ancestraux nés de Paris à la frontière belge, le Maroilles et surtout le Fromage de Bergues doivent beaucoup à la valeur fromagère de la race.

Moins connue mais tout aussi incontestable, la qualité beurrière de la race vient d’être démontrée après deux années d’études comportant des dégustations comparatives de beurres fabriqués par le LEGTA de Le Quesnoy à partir de laits de vaches Rouges Flamandes et Prim’Holstein au même stade de lactation et du même troupeau.

Elles ont conclu à une supériorité très nette du beurre de flamande tant en rendement qu’en odeur, goût et couleur. Après une phase de congélation et de conservation longue, le beurre de Flamandes s’est en outre distingué par l’absence totale de goût de rance.

Autre atout méconnu de la Rouge Flamande, une qualité de viande reconnue par tous les professionnels de la boucherie. Cette spécificité raciale est telle que la Rouge Flamande est sans doute la seule et unique race laitière ayant un restaurant proposant sa viande au menu. Il s’agit de « La Table des Géants » à Esquelbecq (Nord).

Une race qui s’adapte


Quoique principalement exploitée en conduite intensive, la Rouge Flamande convient idéalement aux systèmes herbe et cheptels bio disposant de bonnes surfaces fourragères.
Sa faible perte de poids lors de périodes de sous-alimentation est alors très appréciée.

MORPHO :


La taille moyenne est de 138 cm au sacrum. Les plus grandes vaches atteignent 147 cm.
Si les mamelles manquent généralement d’attaches, elle sont très fonctionnelles et garantissent une excellente facilité de traite.

Les effectifs


Environ 3000 vaches principalement en Nord Pas de Calais et Picardie.
65 élevages inscrits (niveau III) de 7 départements
90 élevages inscrits (niveau I et II) de 10 départements.


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