jeudi 13 janvier 2011

La biodiversité, une préoccupation pour qui ?

A l’inquiétude générale sur l’environnement et sur le climat, s’ajoute celle du maintien de la biodiversité qu’elle soit animale ou végétale et des espèces sauvages ou domestiques.

C’est certain, on parle de plus en plus de la perte de biodiversité mais cela suscite t’il une véritable préoccupation dans le grand public, chez nos agriculteurs, dans les médias, chez nos élus professionnels ou politiques ?
Vous me permettrez d’en douter quand j’analyse simplement l’intérêt porté à la question de la survie de nos races locales, pourtant la plus évidente à nos yeux et en apparence celle ou il est le plus facile d’intervenir.

Travaillant au quotidien pour le développement de la vache Flamande, je constate et déplore très souvent le décalage entre les discours d’intentions et les actions concrètes. En effet, qui ne jure pas adhérer à l’objectif de sauvegarde de nos multiples races mais qui y contribue t’il véritablement ?

Les éleveurs ne voulant rien céder à l’ultra productivisme, les médias n’entendant pas ouvrir trop leurs colonnes aux minorités, le consommateur insuffisamment attentif à son acte d’achat pour une agriculture diversifiée, la responsabilité est partagée et n’étonne personne.

Je dresse ce tableau de façon un peu négative pour faire réagir mais de nombreux motifs de satisfactions existent.

Tout d’abord, les races locales en général résistent, améliorent leurs performances et comptent des défenseurs acharnés.

Ensuite, l’apparition à moyen terme de la génomique devrait doper leurs schémas de sélection.

Enfin, les filières courtes de valorisation des produits fermiers ou l’agriculture biologique devrait progressivement les favoriser.

Je vois aussi dans le regain d’intérêt porté par certains établissements scolaires agricoles aux races minoritaires des perspectives très encourageantes.

C’est en effet à la base, à la formation de nos futurs éleveurs ou cadres de l’agriculture que se joue l’avenir de nos races car on aura su très tôt ouvrir les esprits à la différence, à la diversité.

Avec le Lycée du Paraclet dans la Somme, l’Institut de Genech est devenu depuis une dizaine d’années un acteur essentiel de la sélection Rouge Flamande.

Grâce aux équipes directoriales et de formation, l’exploitation agricole à choisi d’y occuper un rôle majeur et on ne peut que rappeler la 1ère entrée d’un taureau en CIA issu d’un établissement scolaire avec le prometteur DOCILE, issu de la championne TOSCANE.

Il est aussi essentiel que les établissements de formation se positionnent parfois en marge d’une ligne majoritaire ou bien établie pour une raison incontestable.

Elle tient au fait que les éleveurs de races régionales ne sont pas de doux rêveurs, à la fois animés par un sentimentalisme exacerbé et détachés des contraintes économiques.

Les races locales ont autant de handicaps que d’atouts et les éleveurs qui les choisissent le font d’abord et surtout par intérêt technico-économique même si, et c’est heureux, quelques nostalgiques existent et apportent leur pierre à l’édifice.

Ce constat ou ce rappel est indispensable à toute bonne compréhension de la question des races locales et je tiens à féliciter et remercier le Directeur de l’Institut de Genech Monsieur CRINQUETTE et les formateurs Bernard LEPERS et Marc LEROY pour le zèle et l’efficacité déployés en faveur de notre Flamande, patrimoine irremplaçable de Nord pas de Calais Picardie.



Edith MACKE
Présidente de l’Organisme de Sélection de la race bovine Rouge Flamande
 

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